Bibliothèque mieux-être
Comment éviter que mes fils deviennent « accro » (ou dépendant) aux jeux vidéos ?
Comment accompagner notre enfant victime d’abus sexuel ?
Comment éviter l’épuisement professionnel ?
Comment développer et soutenir la motivation chez nos enfants ?
La retraite : comment s’y préparer psychologiquement ?
Concilier vie familiale et travail. Tout un défi.
Comment annoncer à nos enfants notre séparation ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Mon conjoint et moi décidons de nous séparer. Nos enfants sont au cœur de nos préoccupations. Nous ne voulons pas que nos choix d’adultes leurs causent des séquelles, affectent leur développement. Ils nous aiment tous les deux et nous sommes déchirés à l’idée de leurs annoncer. Cette décision touche profondément nos valeurs familiales, nos projets d’avenir ».
Les enfants vivent fort péniblement les moments les plus dramatiques de la vie de couple de leurs parents. Ils feront plusieurs tentatives, souvent inconscientes, pour que leurs parents restent ensemble. Peu importe l’âge de vos enfants, ils veulent d’abord s’assurer que vous les aimerez toujours. Ils craignent d’être abandonnés, d’être séparés de vous.
Comment rester unis comme parents mais désunis comme couple. Le défi est de taille et le bien-être de vos enfants en dépend.
Vos enfants n’ont pas à connaître les raisons profondes de votre séparation. C’est un problème d’adulte, de couple. C’est votre intimité. Les enfants n’ont pas à se positionner pour un ou l’autre des parents. Ils se sentiront alors en conflit de loyauté. Ils ne doivent pas servir d’otage, d’éléments de chantage face à l’autre conjoint. Il est tout aussi inutile de dénigrer l’autre parent. De telles attitudes auront des incidences majeures sur la relation future avec vos enfants. Ils ne vous le pardonneraient pas lorsque, plus âgés, ils réaliseront qu’ils ont été manipulés.
L’âge de votre enfant, sa sensibilité, son niveau de compréhension et de maturité vous guideront pour adapter le langage, les mots à utiliser. Une explication simple est toujours la plus juste dans une telle circonstance. Afin de réduire l’inquiétude, il importe de rassurer l’enfant et souhaitable de lui préciser les modalités de garde le concernant : où il habitera, chez quel parent et à quelle fréquence, devra-t-il changer d’école et d’amis, pourra-t-il continuer ses activités de loisirs, etc. En tentant d’atténuer leur peine, évitez toute promesse que vous ne pourrez remplir. Qu’ils sachent, qu’autant que possible, vous serez là pour eux.
Il importe aussi de répondre aux questions de vos enfants, de ne pas les esquiver. Leur niveau de préoccupations est différent s’ils sont jeunes ou adolescents. Une réponse sincère, parfois incomplète, mais réaliste est toujours préférable à l’ambiguïté, à l’incertitude, au mensonge.
Avant même que la séparation soit effective, vous devez en tant que parents préciser vos valeurs éducatives, vos règles, vos attentes et en arriver à un consensus. Cela évitera les imbroglios, les réactions négatives. Votre cohérence aura un effet d’apaisement sur vos enfants. Ils pourront avoir confiance en leurs parents et se sentiront en sécurité. C’est la base de toutes les relations humaines.
La colère, la peine, la déception peuvent vous submerger. Vos enfants le sentiront. Il est inutile de leur cacher. Ce qu’ils ne savent pas parce qu’ils manquent d’expérience de vie, c’est que l’on arrive d’ordinaire à résoudre les problèmes de la vie, même si au départ ce n’est pas évident. Vos enfants sont votre richesse, votre avenir, ils font partie de la solution. Confiance...
Comment éviter que mes fils deviennent « accroS » (ou dépendantS) aux jeux vidéo ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Dans mon entourage, j’ai constaté que beaucoup d’adolescents passent plusieurs heures par jour à jouer à des jeux vidéos. Ma voisine se bat avec son fils qui y passe plus de 10 à 15 heures par jour. Il manque l’école régulièrement, ne participe plus à la vie familiale et s’isole de plus en plus socialement. Pendant longtemps, les parents ne sont pas intervenus prétextant qu’il savait où il était, qu’il ne prenait pas de drogue ou ne trempait pas dans la délinquance. Cette situation pourrit la vie familiale. Leur fils est en train d’hypothéquer son développement, son avenir et sa vie relationnelle. J’ai peur qu’il m’arrive le même chose avec mes deux fils ».
La dépendance à ces jeux est dramatique chez les adolescents. Elle devient rapidement toute leur vie. Voilà, hélas, un nouveau type de problème qui affecte le développement de jeunes garçons de plus en plus nombreux. Lorsque leur vie s’organise autour de ce seul centre intérêt et qu’ils se retirent de la vie active, une intervention s’impose. Cette problématique est comparable en gravité à toutes les autres formes de dépendance.
Dans leur enfance, ils y ont tous joué avec enthousiasme. Souvent ce jeu était associé à une récompense. Dans leur milieu, ils ont vu des adultes jouer eux aussi avec passion au point d’y consacrer beaucoup de temps. L’adulte a servi de modèle et s’est souvent le père. Sans s’en rendre compte, l’enfant élimine progressivement d’autres intérêts ou d’autres choix qui pourraient être bénéfiques pour son développement personnel.
Quel parent n’a pas vécu la crise que fait l’enfant parce qu’il ne veut pas aller à la natation ou n’a pas le goût cette journée-là. Souvent, le parent abandonne. L’erreur est là. Lorsqu’on inscrit notre enfant à une activité, on en choisit habituellement une qui sera susceptible de l’intéresser. Il se peut que l’on se trompe. Ce n’est pas un motif suffisant pour mettre fin à l’activité avant la fin de la session. Votre enfant doit apprendre à commencer et terminer ce qu’il entreprend. Il doit apprendre à faire un effort. Il a le droit d’aimer autre chose, de changer, mais il doit, d’abord, se soumettre au choix de ses parents. Vous éviterez que votre enfant devienne un adulte qui abandonne au moindre effort ou parce que cela ne lui tente plus.
Votre enfant doit apprendre le plaisir que procure l’effort. S’il obtient tout facilement, il deviendra carrément égocentrique. Adulte, il trouvera dure la réalité, il sera démuni pour trouver des solutions face aux difficultés et aux moyens de s’adapter aux autres.
Dès l’apparition des premiers signes de dépendance, vous devez déjà agir. Limitez le temps de jeux à des périodes qui n’affectent pas ses loisirs, ses études, ses activités sociales. N’associez pas non plus la permission de jouer aux jeux vidéo à une récompense sinon vous allez renforcir le comportement contre lequel vous vous battez. Déterminez plutôt une plage horaire avec une durée précise. Moins de trente minutes pour un enfant deux ou trois fois par semaine et pour un adolescent une heure par jour, c’est amplement suffisant, et ce, lorsqu’il aura terminé ses travaux scolaires ou ses tâches. Il ne sert à rien d’interdire totalement vous crériez un effet pervers. Il désirera encore plus jouer.
Face à un adolescent dépendant, la première question à vous poser est : quel est le sens de sa dépendance. Le jeu est-il devenu un refuge, de l’évitement, une recherche continuelle de plaisir. Ayez une conversation franche avec lui. Faites-lui voir les conséquences et trouver ensembles des solutions si sa dépendance camoufle un problème qu’il n’arrive pas à surmonter. Avertissez-le que vous allez limiter le temps et l’accès à ces jeux. Si, après ces interventions il n’y a pas de changement, votre fils devrait aller consulter un psychologue pour s’en sortir. À ce stade, même avec la meilleure volonté du monde, vous avez besoin de l’aide d’un spécialiste.
Comment accompagner notre enfant victime d’abus sexuel ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Notre vie a basculé en une fraction de seconde. Notre enfant de quatre ans nous révèle qu’un adulte lui a demandé à plusieurs reprises de toucher son pénis et de le mettre dans sa bouche. Il lui a dit de ne pas révéler à personne ce secret spécial. Il lui a fait peur, a menacé de le frapper s’il parlait et que la colère de ses parents s’abattrait sur lui et qu’ils le puniraient. Ma conjointe et moi nous sommes bouleversés. J’ai juste envie de tuer ce dépravé et de lui régler son compte. J’ai mis des affiches partout dans le quartier pour avertir les voisins. La vie de notre enfant est brisée, la nôtre aussi. On n'a rien vu. Comment l’aider? »
La seconde d’avant, toute la famille était heureuse, la seconde d’après, tous sont plongés dans un drame, un des pires pour un enfant. Votre premier réflexe, celui de régler personnellement le compte de cet abuseur est compréhensible mais pas du tout recommandable. Votre enfant a besoin que vous le protégiez et votre désir de vengeance n’arrangera rien.
Vous devez croire la parole de votre enfant. Plusieurs vous diront, il est trop jeune, il a tout inventé. C’est ce que dira l’abuseur dès qu’il sera arrêté par la police. Il voudra miner la crédibilité de votre enfant. La parole de votre enfant est sacrée. Il doit être cru. C’est la première étape de la guérison. Imaginez-vous, vingt ans plus tard, quand votre fille ou votre garçon vous confirmera les faits. Vous le regretteriez amèrement.
Une fois que votre enfant vous décrit les faits, il est inutile de sur-questionner et de faire votre propre enquête. Vous contaminerez le témoignage de votre enfant, ce qui pourra jouer en faveur de l’agresseur lors d’une éventuelle comparution. Il est impératif de porter plainte à la police. Tous les corps policiers du Québec ont des enquêteurs formés pour recueillir les plaintes d’enfants victimes d’abus sexuels. De plus, votre enfant sera probablement vu par un pédiatre et une équipe médicale qui évalueront s’il y aurait des séquelles physiques et psychologiques. L’équipe du Centre jeunesse de votre région sera aussi impliquée puisque l’abuseur a violé la loi de la protection de la jeunesse.
Les séquelles psychologiques et/ou physiques varieront d’un enfant à l’autre. Certains des enfants sont plus résilients que d’autres. L’intervention psychologique précoce fera toute la différence pour la guérison de votre enfant et son équilibre futur. Une intervention familiale pourra aussi supporter les autres enfants et vous-mêmes. Malgré toute l’aide des spécialistes, rien ne remplacera l’affection et la communication avec votre enfant. Certains enfants se taisent, d’autres en parlent obsessionnellement. Certains pleurent, d’autres sont figés. Certains refusent d’en parler et vont jusqu’à nier les faits. D’autres vont occasionnellement ajouter des détails. Autant de moyens pour eux de se protéger et de maîtriser leur souffrance.
Comme parents, soyez solidaire de votre enfant. Les parents n’ont pas toujours la même vision des faits : cela peut engendrer une série de conflits. Certains parents préfèrent le déni parce que leur sentiment de culpabilité est invivable. La seule position saine est : écouter, croire, rassurer, protéger et défendre votre enfant. Ne vous substituez pas au juge et à la police, laissez-les faire leur travail. Votre enfant aura besoin de toute votre affection et votre amour. Il pourra, alors, supporter les souffrances qu’il a subies et qui l’ont marqué.
Comment éviter l’épuisement professionnel ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Depuis plusieurs mois, je n’arrive plus à récupérer. La seule chose qui m’obsède au travail est : « Comment vais-je terminer ma journée? ». Je ne pense qu’à retourner chez-moi. Mon rendement commence à être affecté. Je prends plus de temps pour exécuter mes tâches et ma mémoire commence à flancher. Je suis irritable. Je m’isole de plus en plus. Mes amis commencent à se poser des questions. Arrivé à la maison, je ne fais que le minimum vital: je cuisine de moins en moins et mange mal; je m’écrase devant la télé ; je passe mon week-end à dormir. Je me sens épuisé. Je suis sur le bord du burnout. Je ne peux pas laisser mon travail, j’ai trop de responsabilités. Est-il trop tard pour m’en sortir ».
Les premiers symptômes d’un épuisement professionnel apparaissent progressivement sans s’en rendre compte. La racine des symptômes est visible une ou deux années avant et fort souvent associée à un événement que l’on croyait réglé (deuil, séparation, maladie, changements au travail etc.). Additionné à une augmentation du stress et des exigences au travail, tout est en place pour miner votre résistance physique et psychologique.
Difficulté de sommeil, fatigue, stress, problèmes de santé mineurs persistants, lassitude cognitive (problèmes de mémoire, de concentration), humeur irritable, isolement social, perte d’estime de soi, baisse de motivation, voilà, le constat réalisé par la personne épuisée. Comment arrêter la progression de l’épuisement lorsque les symptômes commencent s’installer.
Il est impératif de se créer un monde de vie équilibré : heures de sommeil suffisantes, repas à heure fixe, prendre un bon déjeuner, et faire, même minimalement, un peu d’exercice physique, ne serait-ce que de marcher un peu tous les jours. Votre corps a besoin de carburant pour fonctionner. Peu importe les choix à venir, cette base est essentielle sinon vous ne récupérerez pas et vous vous dirigez vers un arrêt de travail.
Faites un diagnostic de votre vie professionnelle. Posez-vous les bonnes questions. Les exigences du milieu de travail commencent-elles à ébranler vos choix professionnels et personnels? Avez-vous le sentiment que vos compétences sont sous-utilisées ou que vous êtes figé dans un poste sans avenir? Ou avez-vous le sentiment d’être un imposteur? Craignez-vous que vos collègues découvrent votre incompétence? Sentiments apparus parce que vous avez perdu confiance en vous. Est-ce que les remaniements organisationnels, coupures de postes, pressions, augmentent votre anxiété? Vos émotions sont-elles à fleur de peau? Êtes-vous capable de dire non si le travail exigé va à l’encontre de vos valeurs? L’employeur, qui exige la quantité au détriment de la qualité, commence à vous déranger? Êtes-vous capable de dire non à votre gestionnaire sans vous sentir coupable? Avez-vous été affecté par des relations ou des situations difficiles qui finissent par empoisonner votre vie de travail?
Votre entourage commence-t-il à vous dire qu’il ne vous reconnaît plus? Votre travail gruge-t-il du temps à votre vie familiale, personnelle et sociale au point d’avoir le sentiment que votre vie est en train de vous passer sous le nez? Ayez le courage de prendre les décisions qui s’imposent après le diagnostic et les échanges avec les êtres chers…et peut-être avec un psychologue. La solidarité avec votre conjoint(e), votre famille est essentielle. Il y aura peut-être des conséquences pour tous mais vous pourrez de nouveau profiter de la vie, vous réaliser. Votre décision vous procurera un sentiment de soulagement peu importe la solution que vous aurez choisie afin de retrouver l'équilibre. Vous saurez à quoi vous attaquer pour régler cet épuisement.
Comment développer et soutenir la motivation chez nos enfants ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Nous avons de jeunes enfants et voulons le meilleur pour eux. Dans notre entourage, nous côtoyons certains enfants et adolescents peu motivés ou désintéressés à faire quoique ce soit. Nous ne voulons pas que nos enfants, nos futurs adolescents et adultes, deviennent passifs et inertes, qu’ils se campent sans arrêt devant la télé ou l’ordi. Comment développer et soutenir la motivation et l’intérêt? ».
La motivation est un moteur incroyable pour se réaliser dans la vie. L’enthousiasme nous permet de développer nos talents, nous enrichit et contribue à notre bonheur. L’apprentissage à la motivation s’apprend dès le jeune âge. Si cet apprentissage n’a pas été acquis à cette époque, son acquisition sera d’autant plus pénible alors que l’on entrera dans l’adolescence et davantage encore pour un adulte. Certains enfants se motivent naturellement, chez d’autres, l’apprentissage est plus laborieux. Il ne faut pas se décourager, cependant : tout peut se cultiver quel que soit son âge.
L’enfant apprend beaucoup par imitation : en tant que leurs parents, pour eux, vous êtes leurs premiers modèles. D’autres adultes autour d’eux, leurs grands-parents, vos amis, peuvent aussi les influencer avec bonheur. Votre enthousiasme et votre dynamisme personnel dans ce que vous entreprenez sont vos meilleurs atouts. Les enfants font les choses pour leurs parents, leurs professeurs, leurs entraîneurs, etc. Quand ils grandissent, les adolescents(es) se personnalisent et commencent à faire leurs propres choix.
Cependant, il ne suffit pas de les stimuler, il faut les soutenir, les aider à persévérer et ne pas abandonner à la première difficulté ou obstacle. L’effort fait partie de l’apprentissage. Plusieurs parents, abandonnent lorsque l’enfant donne des signes de rébellion, ne veut pas aller à un cours, à une activité ou participer à un jeu. C’est à ce moment crucial qu’il ne faut surtout pas abandonner. Si vous cédez ou simplement laissez faire, il interprétera votre attitude comme si cela n’avait pas d’importance de terminer ce qu’on entreprend. Vous constatez que votre enfant n’a pas d’intérêt pour tel type d’activité, finissez la session et faites un autre choix avec lui, pour la prochaine. Votre enfant apprendra ainsi que, dans la vie, nous ne faisons pas toujours des choses par goût mais souvent par obligation. Voilà qui fait partie de la réalité. Parfois, avec nos enfants, nous tentons trop d’atténuer cet aspect de la vie. Adulte, on choisira des tâches que l’on aime et on s’adaptera à d’autres par devoir ou obligation.
Il est inutile de surcharger l’horaire de votre enfant. N’oubliez pas qu’un enfant ou un adolescent peut s’épuiser. Il a parfois besoin de flâner, de ne pas être continuellement coincé dans un horaire surchargé. Comme vous, il peut se fatiguer ou se décourager : l’apprentissage, c’est un travail. Quand l’horaire des activités gère votre vie familiale et crée de l’inconfort, ce n’est plus viable. Doser est nécessaire : cela vous revient en grande partie.
Vers l’âge de 12 ans, l’adolescent est à un moment charnière de son développement psychologique : entrée au secondaire, augmentation des exigences scolaires et des responsabilités, influence des pairs, questionnement existentiel. Ils veulent tout raser, y compris les activités pourtant si recherchées et qui ont contribué au développement de leurs compétences. Comment les influencer pour éviter l’inertie? Ce type d’erreur est fréquent autant par les parents et les adolescents. Vous pouvez comme parent, demander à votre adolescent(e) de conserver, minimalement, une activité. Lui expliquer que cette exigence fait partie de vos critères éducationnels et contribue à son épanouissement.
Soyez impliqué et présent lors des activités de vos enfants. Les enfants et les adolescents souffrent énormément des parents qui les parquent dans des activités sans s’y intéresser. Ils ont plutôt l’impression d’être abandonnés, qu’on se débarrasse d’eux. L’effet recherché est annulé.
Évitez d’éteindre les intérêts de vos enfants. Que votre égocentrisme ne prenne pas le dessus sur votre rôle d’éducateur. Plus tard, vous vous demanderiez, peut-être, pourquoi vos jeunes adultes végètent dans toutes les sphères de leur vie.
Inutile d’axer les activités uniquement sur la performance. Certains enfants ne répondent pas positivement à ce type d’attente. Choisir les activités sur d’autres critères que la réussite, sinon votre enfant se dévaloriserait et l’effort sera démesuré. Il aura d’autres occasions dans la vie pour performer. Tous ne peuvent être des champions olympiques.
À long terme, avoir consacré du temps et des énergies aux activités de vos enfants contribue à l’acquisition de la motivation, au développement des goûts et intérêts, et à la confiance en soi. Cette confiance, à vrai dire, s’acquiert d’abord, parce que vous, parents, avez permis l’expérimentation à travers différentes activités. La confiance en soi ne se développe pas en étant assis dans son salon mais par l’expérimentation. Vos enfants ont perçu dans votre regard votre fierté. Vous atteindrez, enfin, le but recherché patiemment : des adultes heureux et équilibrés. Ils feront votre propre bonheur et ne manqueront pas de vous manifester leur amour et leur reconnaissance.
La retraite : comment s’y préparer psychologiquement ?
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« J’ai suivi les cours de préparation à la retraite il y a déjà quelques années. Financièrement, je pourrai vivre sans trop d’insécurité. Cependant psychologiquement, je ne me sens pas prêt. Le travail est toute ma vie. J’ai bien quelques activités et un réseau social mais la panique est en train de me gagner à l’arrivée de cette échéance. Comment envisager cette nouvelle étape avec sérénité? »
L’arrivée de la retraite prend différents visages selon nos attentes. Certains y voient un nouveau départ, d’autres une délivrance. Certains ne l’acceptent pas ou paniquent. Comment envisager cette étape de notre vie qu’est la retraite?
Les premiers mois de la retraite sont habituellement consacrés à se reposer. Souvent, les gens arrivent à la retraite avec une accumulation de fatigue, de stress mais aussi de déception. Il n’est pas rare que les trois à six premiers mois soient consacrés au repos, au sommeil et à un certain retrait social pour récupérer. Vous faites progressivement le deuil de votre carrière, de vos réalisations et de vos relations professionnelles.
Au début de votre retraite, il n’est pas recommandé de se surcharger avec un horaire ressemblant à celui du travail dans le but non avoué d’avoir le sentiment de faire quelque chose, et s’épargner la sensation de vide. La publicité et la société ont tellement vanté la « Liberté 55 » qu’on est rendu à oublier que la retraite ne peut être un perpétuel loisir. Le croire est un leurre.
La phase de questionnement se pointe assez rapidement : ma retraite va servir à qui, à quoi. L’essentiel à la retraite est de conserver un sens à notre vie, un sentiment d’utilité. Y répondre n’est pas évident. D’abord référez-vous à vos valeurs. C’est ce qui a guidé votre vie et qui vous a permis de faire des choix, d’être cohérent avec vous-même. Demandez-vous ensuite quelles sont les compétences ou expériences acquises durant votre vie que vous pourriez transmettre, de quelle façon et à qui. C’est ce que l’on appelle la transmission des connaissances ou la générativité. C’est une phase de vie fort enrichissante et stimulante. Demandez-vous quels sont les intérêts ou talents que vous seriez prêts à développer pour poursuivre votre évolution. Les conditions de vie des retraités permettent d’envisager plusieurs bonnes années et parfois une période presque aussi longue que votre vie professionnelle.
Si vous êtes encore au travail et que vous vivez du ressentiment, il importe de faire la paix avec vous-même et votre milieu de travail avant de partir. Vous allez hypothéquer votre retraite et perdre votre temps à ruminer, à vivre des sentiments d’échecs, de colère, de peine et de déception. Après votre départ, vous n’aurez probablement pas d’autres occasions de régler vos différends avec l’organisation ou des individus. Après, parfois plusieurs années consacrées à une entreprise, vous avez le droit de quitter sans regrets. Demandez de l’aide si nécessaire.
Votre retraite sera à l’image de votre vie. Réjouissez-vous. Pensez que vous serez enfin libre de votre temps : employez-le pleinement; le temps, c’est le plus précieux de nos biens. Faites ce que vous n’avez jamais eu le temps d’accomplir. Faites place à du bénévolat pour rendre heureux ceux qui ont besoin de vous, ceux qui vous entourent. Vous avez des talents, faites-les profiter. Heureuse retraite!
Concilier vie familiale et travail. Tout un défi.
Céline Drolet, Psychologue, Chef de pratique, clinique – PAE« Le retour à la maison après le travail est une vraie catastrophe. Ma conjointe et moi courons pour aller chercher les enfants à l’école et à la garderie. Nous courons pour préparer le souper et faire les devoirs. C’est un 5 à 7 étourdissant et épuisant. On finit par perdre patience. Nous avons hâte que les enfants se couchent pour que nous puissions nous reposer, mais nous sommes tellement crevés que nous n'avons plus le temps de faire quoi que ce soit. »
La conciliation vie familiale et travail est une préoccupation des couples qui veulent bien gérer leur carrière mais qui veulent vivre aussi du temps de qualité avec leur famille.
Vous êtes souvent confrontés à faire des choix parfois déchirants lorsque votre travail et votre famille vous sollicitent. Comment répondre aux exigences du marché du travail sans sacrifier votre vie familiale? Comment répondre aux attentes de votre conjoint ou conjointe et aux besoins de vos enfants sans sacrifier votre carrière ou votre vie de couple? C’est une gymnastique quotidienne qui demande de l’organisation mais qui demande surtout une entente et une collaboration entre les conjoints, parfois avec la collaboration dans enfants quand ils sont en âge d’aider.
Nous vous proposons de répondre à ces quelques questions pour orienter votre réflexion. Demandez à votre conjoint ou conjointe de répondre et, par la suite, échangez vos réponses. Si vous êtes une famille monoparentale, ajustez les questions à votre situation.
Qualité de vie familiale
Que voulez-vous vivre comme moment de qualité avec vos enfants et votre conjoint(e)?
Quels sont les besoins particuliers de chacun de vos enfants (études, activités de loisirs, etc.)?
- Comment y répondre et s’organiser pour que ce ne soit pas une course contre la montre tous les jours de la semaine?
- Par exemple, le coût des activités parascolaires sont trop élevés. Votre fils veut jouer au hockey mais le coût de cette activité empêchera sa sœur de faire une activité.
- Est- ce que l’horaire des activités parascolaires est difficile à gérer et met de la pression sur la vie familiale?
Quelles sont les valeurs que vous voulez transmettre à vos enfants et partager en famille?
- Définir votre système de valeurs sera un point de repère pour établir vos priorités éducatives, familiales et professionnelles.
- Clarifier vos valeurs et les partager avec votre partenaire éviteront beaucoup de malentendus et de déceptions.
Où êtes-vous rendu dans le développement de votre carrière?
- Voulez-vous compléter des études? Devenir chef d’équipe ou gestionnaire?
Qui aura la priorité?
Participation de tous les membres de la famille
Une fois vos attentes et vos priorités définies, quel sera le rôle de chacun : les parents mais aussi les enfants?
Gestion du temps
Le manque de temps est l’ennemi numéro un du quotidien de bien des familles : gérer les devoirs, les activités parascolaires, les tâches ménagères, les heures supplémentaires au travail, etc.
Comment chacun prend en charge ce qu’il a à faire et aide les autres?
Accepter de demander de l’aide
Avec la meilleure volonté du monde, si vous n’arrivez pas à tout gérer, il est peut-être temps de demander de l’aide. Il est temps d’être réaliste.
À qui pouvez-vous demander de l’aide ou encore faire des échanges de services entre amis ou voisins?
Vie de couple
La vie de couple est souvent mise de côté lorsque la famille nous sollicite davantage. Vous allez au plus urgent, au plus pressant. Vous devenez peut-être davantage des parents ou des travailleurs et vous oubliez que vous êtes en couple.
Comment redonner de la place à notre vie de couple?
Comment aussi se trouver du temps personnel pour se ressourcer?
Conclusion
Prenez le temps d’amorcer votre réflexion à partir des quelques questions qui vous sont proposées. L’analyse que vous ferez vous permettra ensuite de trouver les pistes de solutions pour vous aider à gérer le 5 à 7, mais surtout, vous donner du temps de qualité en couple, en famille et pour vous.